Etre parent : une responsabilité avant d’être sacré

Disclaimer : cet article a un objectif de réforme! Non pas pour vous culpabiliser et ni vous rendre mal mais surtout pour faire prendre conscience de la réalité de notre comportement en tant que parent. La vérité peut faire très mal mais rassurez vous, on vous laisse pas sans solutions. Bonne lecture…

Dans notre société, on entend souvent des phrases comme :
« C’est mon enfant, il me doit respect. »
« Tu m’obéis parce que je t’ai mis au monde. »
« Moi, j’ai souffert pour toi, tu dois m’écouter. »

Ces affirmations sont très communes, même dans les foyers ayant une éducation dite “religieuse”.

Il est important de mettre des guillemets car ce n’est pas ce que l’Islam enseigne en réalité.

Ces phrases cachent souvent une grande injustice émotionnelle.

Elles posent la question de la parentalité comme un droit acquis plutôt qu’une responsabilité assumée.

Mais mettre un enfant au monde ne fait pas de nous un parent.

Cela fait de nous un géniteur.

Ce n’est que par l’effort, le sacrifice sincère, l’amour constant, la sécurité offerte, et la spiritualité transmise que l’on mérite le titre de parent.

Exemple 1 :

Un père ne s’occupe jamais de ses enfants, ne connaît ni leurs émotions ni leurs besoins. Mais le jour où l’un d’eux s’éloigne ou ne l’écoute plus, il crie à l’ingratitude. Il oublie que l’amour ne s’achète pas par le sang, mais se gagne par le comportement.

Exemple 2 :

Une mère, blessée par sa propre enfance, reproduit les mêmes schémas : elle rabaisse, critique, impose sa volonté sans dialogue. Puis elle se plaint que sa fille soit distante, froide, et en rupture avec l’Islam. Mais comment éduquer par la peur, l’humiliation, l’absence de compassion… et attendre des fruits d’amour et de foi en retour???

La vérité, aussi inconfortable soit-elle, est celle-ci :

Un enfant n’est pas redevable à un parent parce qu’il est né de lui, mais parce qu’il a été aimé, écouté, protégé et éduqué par lui.

L’islam ne sacralise pas le statut du parent au détriment de la justice.

Être parent, c’est avoir entre les mains une responsabilité divine, un dépôt sacré, pour lequel chacun rendra des comptes devant Allah.

Et ce jugement ne portera pas sur ce que l’on a exigé de ses enfants, mais sur ce que l’on leur a offert en tant qu’adultes responsables.

La parentalité : une épreuve avant d’être un privilège

Beaucoup considèrent la parentalité comme un honneur automatique, un droit naturel, voire un pouvoir incontestable.

Pourtant, dans une lecture plus lucide – et plus juste – de la parentalité, il faut reconnaître ceci :
avoir un enfant, c’est d’abord être mis à l’épreuve.

Ce n’est pas une décoration, ni une source de prestige. C’est une responsabilité spirituelle, émotionnelle et sociale.

Allah ﷻ observe comment nous traitons les plus faibles, les plus dépendants de nous – et les enfants sont les premiers dans cette catégorie.

Le parent est testé sans arrêt dans son rôle alors nous allons vous aider à vous sonder dans le but de corriger les erreurs que nous commettons en tant que parent.

Le test du comportement

Le parent est confronté chaque jour à ses limites : fatigue, frustration, colère, impatience, égo.

Chaque réaction, chaque mot, chaque silence face à son enfant est un témoignage de ce qu’il porte réellement en lui.

L’enfant devient un miroir de l’état intérieur du parent.

Ce n’est pas lui qui est “difficile” : ce sont souvent nos blessures non guéries, nos attentes irréalistes, notre manque de recul qui sont projetés sur lui.

Exemple :
Une maman se plaint que sa fille de 6 ans crie, tape et s’agite constamment, alors qu’avec d’autres personnes elle est sage.
Mais à bien y regarder, cette même maman élève la voix, critique souvent sa fille, et ne prend jamais de temps calme avec elle, pour écouter ses émotions et ses opinions, ou lui dire de belles choses.
👉 Elle ne se rend pas compte que l’enfant absorbe puis exprime l’état émotionnel qu’elle diffuse en permanence.
L’erreur de cette maman est de s’en prendre à sa fille au lieu de se sonder elle-même, se questionner sur son comportement vis a vis d’elle au quotidien.

Le test de l’humilité

La parentalité n’est pas une scène où l’on joue le rôle du “maître” face à un élève ignorant. C’est un terrain d’humilité.

Élever un enfant, c’est désapprendre la domination, et apprendre le service, la patience, le pardon.

Exemple :
Un adolescent questionne son père sur des affaires qui concernent la maison. Le père s’offusque:

« Je t’interdis de poser des questions, ça ne te regarde pas et tu n’as rien à dire. »
Le fils se renferme. Il voulait juste participer. Le lien se brise. Le père voulait “éduquer” soi disant au respect des anciens mais n’a fait que casser la relation de plus en plus.

Le test de la sincérité

Beaucoup veulent des enfants parfaits pour flatter leur ego : pieux, sages, obéissants, studieux.

Mais peu s’interrogent sur leurs intentions profondes :
– Est-ce que je veux qu’il soit pieux pour Allah ou pour mon image ?
– Est-ce que je le reprends pour son bien ou parce que je suis énervé ?

La parentalité nous met face à nos contradictions!

On veut des enfants calmes sans cultiver la sérénité intérieure. On veut qu’ils prient sans jamais prier devant eux. On exige la politesse en les menaçant…

La parentalité n’est pas un piédestal. C’est une montagne à gravir, avec des chutes, des efforts, des réajustements.

Et surtout, une invitation à se réformer soi-même avant de prétendre guider un autre.

Celui qui veut éduquer un enfant doit d’abord éduquer son âme !

Les devoirs sacrés envers l’enfant selon l’islam

On parle toujours des droits des parents en Islam, mais on oublie très souvent de rappeler les droits des enfants.

Nous sommes la pour le rappeler!

Dans la tradition prophétique, l’enfant n’est pas un prolongement du parent, ni un objet à façonner selon ses désirs. Il est une âme confiée, un dépôt sacré sur lequel le parent n’a pas de droits absolus, mais des devoirs précis et rigoureux. L’enfant n’appartient pas au parent : il appartient à Allah!

  • Le protéger de l’illicite : une hygiène spirituelle

Le premier devoir commence bien avant la naissance : vivre dans le halal, préserver sa foi, éviter les péchés visibles et invisibles. Un enfant baigne dans l’environnement spirituel de ses parents. Le péché n’est jamais une affaire privée dans une maison : il émet des ondes, contamine, affaiblit.

Un enfant qui a été conçu, qui a vécu dans le ventre de sa mère et qui est né et a grandit dans un environnement ténébreux, développera des troubles!

Exemple :
Un couple s’adonne à la sorcellerie ou consulte des voyants. Leur enfant, dès 3 ans, développe des terreurs nocturnes, parle seul, montre des signes de peur constants. Ce n’est pas de l’imagination. C’est la trace des ténèbres qui l’ont atteint.

Tous les péchés commis à l’extérieur entraînent des démons jusqu’à l’intérieur de nos foyers.

Le Prophète ﷺ a dit :
« L'exemple de celui qui respecte les limites d’Allah et de celui qui les transgresse est comme un groupe de gens à bord d’un bateau... Si ceux du bas percent une ouverture pour éviter de déranger ceux du haut, et qu'on les laisse faire, tout le bateau coulera. Mais s’ils sont arrêtés, tous seront sauvés. »

(Rapporté par al-Bukhârî)

Ce hadith montre que le péché d’un individu peut entraîner la perte de tout un groupe s’il n’est pas retenu.

  • Le nourrir d’amour et de reconnaissance

Aimer un enfant, ce n’est pas seulement le loger et le nourrir. C’est lui dire qu’il est précieux, lui faire sentir qu’il compte, l’écouter, le regarder, lui donner une place dans notre cœur et notre esprit.

Exemple :
Une fillette de 8 ans demande : « Papa, tu m’aimes ? » Il répond sèchement : « Arrête avec tes questions, c’est hchouma, va jouer la bas!»
Mais ce qu’elle attendait, c’était une parole douce, un câlin, un regard tendre.

L’amour se donne dans la forme, pas seulement dans l’intention.

Le Prophète ﷺ embrassait ses petits-enfants, riait avec eux, les portait sur son dos. À un homme qui disait n’avoir jamais embrassé ses enfants, il répondit :
« Que puis-je pour toi si Allah t’a ôté Sa miséricorde ? » (Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim)

Vous avez déjà visité un orphelinat ou une maternité avec des nourrissons abandonnés?

Les infirmières les bercent chaque jour et leur font des câlins et pourquoi d’après vous?

Un nourrisson qui ne reçoit aucun amour, aucune tendresse, se laissera mourir! Et c’est prouvé scientifiquement.

Ça veut dire quoi? que l’amour est un ingrédient aussi vital que de l’eau ou du lait.

Vous devez en donner, et si vous en avez jamais reçu vous devez apprendre et si toujours pas, compenser par une autre personne car vous êtes pas apte dans cet aspect.

  • Le sécuriser physiquement et émotionnellement

Un enfant n’a pas besoin de matériel, mais de sécurité. Il doit savoir que son foyer est un refuge, pas une zone de tension.

Les cris, les coups, les humiliations, les insultes détruisent des fondations profondes, souvent de façon irréversible.

Exemple :
Un garçon de 10 ans développe des douleurs au ventre dès qu’il rentre chez lui. Il vit dans une maison où les disputes de ses parents sont quotidiennes. Il somatise le stress. Son corps parle à sa place. Il a peur de ce qu’il peut se passer, tout simplement.

Les parents, souvent la mère, disent “si je reste c’est pour les enfants”!

Mais réfléchissez une seconde, ce n’est pas leur rendre service de rester dans un environnement malsain soit disant pour leur bien, car la ils souffrent.

Mieux vaut des parents heureux dans une séparation et les enfants profitent de chacun de leur parent en état de paix, plutôt que tous réunis dans la ruine émotionnelle.

  • L’éduquer dans la sagesse et la bienveillance

L’éducation ne consiste pas à corriger uniquement les fautes visibles. Elle consiste à guider l’âme, éveiller la conscience, nourrir le cœur, avec des paroles douces, des conseils pertinents, de l’exemple personnel.

Exemple :
Un parent crie “fais ta prière !” sans jamais expliquer pourquoi il faut prier, ni prier lui-même. L’enfant comprend que c’est une obligation, une contrainte sans saveur. Il ne saisit pas le sens spirituel. Il priera un temps… puis arrêtera, par manque de lien intérieur.

« Allah est Doux et Il aime la douceur. Il rétribue pour la douceur ce qu’Il ne rétribue pas pour la violence. » (Muslim 2593)

  • Le préparer à devenir autonome

L’enfant n’est pas censé rester dépendant du parent toute sa vie.

Il doit apprendre à faire, à essayer, à rater, à recommencer.

Un parent qui fait tout à sa place l’handicape plus qu’il ne l’aide.

L’amour, ce n’est pas surprotéger, c’est accompagner vers l’indépendance.

Exemple :
Une mère refuse de laisser son fils de 15 ans prendre les transports seul, cuisiner, gérer son emploi du temps. Elle décide de tout, ses études, ses fréquentations et exige de lui obéir. À 20 ans, il est incapable d’initiative, stressé à chaque prise de décision. Il ne sait pas reconnaitre une bonne ou une mauvaise fréquentation. Il n’a pas appris à vivre, seulement à obéir.

Le pire, c’est les parents qui vont dénigrer les enfants car ils ne savent rien faire mais… leur ont ils appris à le faire ?

  • Le considérer comme une âme à part entière

Un enfant a un avis, une sensibilité, une perception. L’ignorer sous prétexte qu’il est “petit” revient à nier son humanité. Or l’islam enseigne le respect, même pour les plus jeunes.

Exemple :
Une famille discute d’un déménagement. L’enfant exprime sa peur de quitter son école. On l’ignore : “Tu n’as pas ton mot à dire.” Plus tard, il développe un mal-être scolaire profond, il se fait harceler dans sa nouvelle école. Ce n’est pas de la fragilité. C’est un droit bafoué.

« Si quelqu'un promet quelque chose à son enfant, il doit tenir sa promesse. »
(Rapporté par Al-Bukhari dans Al-Adab Al-Mufrad)

La question ici n’est pas de donner la décision de déménager à l’enfant, mais c’est une étape difficile pour lui, il a besoin d’être rassuré, accompagné, que ses émotions soient compris et pris en compte.

  • Leur accorder des loisirs

Un enfant n’est pas un mini-adulte. Il a besoin de jouer, rire, courir, explorer, sans être en permanence soumis à la pression des obligations ou des interdictions.

Le jeu n’est pas une perte de temps, c’est un besoin fondamental de développement cognitif et émotionnel de l’enfant.

Exemple :
Une fille de 11 ans n’a droit à aucune sortie, aucun jeu, aucune activité : uniquement école, coran, maison. Résultat ? Elle devient renfermée, puis explose à l’adolescence, cherchant à rattraper en secret ce qui lui a été refusé.

Un enfant privé de joie deviendra un adulte frustré. Et un foyer sans rires pousse l’enfant à préférer l’extérieur.

Le Prophète ﷺ jouait avec ses petits-enfants, riait avec eux, les laissait grimper sur lui pendant la prière. Il ne les voyait pas comme des fardeaux, mais comme des cœurs à nourrir de tendresse.

Quand les parents deviennent injustes : qu’en dit l’islam ?

L’un des plus grands tabous dans nos sociétés est celui-ci : remettre en question les comportements d’un parent.
Dès qu’un enfant se plaint, on lui répond :
« C’est quand même ton père ! »
« On ne parle pas comme ça de sa mère. »
« Le Paradis est sous les pieds des mères, alors tais toi ! »

Oui, l’islam ordonne le respect aux parents. Mais le respect n’est pas une immunité face à l’injustice.

Il ne signifie pas se taire face à la maltraitance, ni ignorer les droits bafoués.

  • Quand l’amour devient une façade pour dissimuler la souffrance

De nombreux enfants – devenus adultes – vivent avec des blessures profondes :
– jamais écoutés,
– humiliés en permanence,
– frappés sans raison claire,
– utilisés comme exutoire des frustrations parentales.

Et le pire, ils vont rétorqués: “ça va j’ai pris des claques mais j’en suis pas mort”

Sauf que sa vie est jonchée de blocages et de difficultés en tout genre. Cela relève des traumatismes subies.

Exemple :
Une fille de 9 ans se fait frapper chaque soir pour une faute minime comme renverser un verre sans faire exprès. À l’adolescence, elle développe un trouble anxieux. À l’âge adulte, elle ne veut plus entendre parler de religion.
Pourquoi ? Parce qu’on lui a présenté l’islam à travers la brutalité d’un père, au lieu de la douceur du Prophète ﷺ.

Surtout un conseil concernant les filles! Elles s’éduquent par l’amour et la considération, la dureté ne fera que les enfoncer vers la désobéissance. Elle chercheront dehors ce qu’elles n’ont pas eu à la maison.

Une fille qui grandit avec des parents aimants sera très lucide sur sa valeur, et honorera ses parents pour tout l’amour qu’elle aura reçue.

  • Ce que dit l’islam sur les parents injustes

Contrairement à certaines interprétations culturelles figées, l’islam distingue le statut du parent de ses actes.

Être parent n’est pas un laissez-passer divin. C’est un statut qui se mérite par l’effort, la bienveillance et la justice.

Ibn Al-Qayyim rapporte que Shaykh Al-Islam Ibn Taymiyya a dit :
« Si un parent abandonne l’éducation de l’enfant et ce qu’Allah lui a commandé de faire, il est désobéissant et ne doit avoir aucune autorité sur lui. » (Zâd Al-Ma’âd)

Un parent ne peut exiger obéissance s’il est lui-même source de désordre, de péché ou de souffrance. L’enfant a des droits. Le parent a des devoirs. Et cette relation n’est pas unilatérale.


Liens de parenté

Dans quel cas il est permis de les rompre?

Lire l’article


  • La justice est supérieure à l’autorité

Allah ﷻ ne tolère pas l’injustice, même au sein du foyer. Le Prophète ﷺ a dit :

« Les injustices seront ténèbres le Jour de la Résurrection. » (Muslim)

Exemple :
Un garçon subit des humiliations verbales et physiques. On lui dit qu’il doit "pardonner parce que c’est son père". Il intègre l’idée qu’aimer, c’est accepter la douleur. À l’âge adulte, il ne sait plus poser de limites saines. Il répète la souffrance et ces actes sur son épouse et ses enfants parce qu’il les aime.

L’enfant n’est pas un bouclier spirituel. Il n’est pas là pour réparer les blessures non soignées de ses parents. Et surtout, il n’est pas responsable de leurs dérives.

Être parent, ce n’est pas tout permettre. C’est tout assumer.

Le parent répondra de ce qu’il a semé

Dans le tumulte de la vie quotidienne, beaucoup de parents oublient une chose essentielle : rien ne passe inaperçu auprès d’Allah.

Chaque mot, chaque acte, chaque mauvaise dou3a, chaque négligence envers un enfant est enregistré, pesé et jugé.

Le foyer est peut-être un espace privé ici-bas, mais il deviendra un champ d’interrogation dans l’au-delà.

« Chacun de vous est un berger, et chacun est responsable de son troupeau. » – (Bukhari et Muslim)

L’enfant fait partie de ce troupeau. Il n’est pas un accessoire, ni un simple devoir logistique. Il est une responsabilité morale et spirituelle.

  • Les erreurs non assumées deviennent des charges éternelles

Lorsqu’un parent élève son enfant dans la violence, le dénigrement ou la négligence, il ne lègue pas seulement des blessures.

Il transmet une structure intérieure déformée. Ce qu’on appelle un trouble de la personnalité et cela ne s’efface pas avec le temps.
Un trouble de la personnalité c’est un handicap comportemental, et on le garde à vie!

Et le parent est responsable de cela! Eternellement…

Exemple :
Une père passe son temps à rabaisser son fils, à le maltraiter, verbalement et physiquement, tous les jours.
C’est un enfant perturbé, il développe dès l’enfance des envies de faire du mal. Il commence par des animaux, puis a l’adolescence se bagarre beaucoup pour voir du sang couler…

Voici comment un psychopathe est construit.

Avez-vous déjà regardé des reportages sur des meurtriers? Regardez les parents ont tous un point commun: la maltraitance envers les enfants!

  • Les traumatismes ne disparaissent pas seuls

Ce que l’enfant a subi ne reste pas uniquement dans l’enfance. Cela le suit, le hante, le bloque toute sa vie. C’est pourquoi beaucoup d’adultes vivent des difficultés sans comprendre que la racine est dans une enfance non respectée.

– Un adulte incapable d’aimer… car il n’a jamais reçu d’affection.
– Une femme qui a peur de s’exprimer… car on lui a toujours dit de se taire.
– Un homme qui fuit la religion… car on la lui a imposée avec dureté.

Combien d’enfants sont sortis ou dégoûtés de l’islam à cause de la violence qu’ils ont subie pour apprendre ?

  • La rétribution divine est fondée sur la justice

Allah n’oublie pas. Il est Juste. Et parfois, la punition du parent vient dans ce qu’il a de plus cher : ses enfants.

Un parent qui méprise, écrase, ou délaisse peut voir son enfant s’éloigner de lui, se rebeller, ou tomber dans la souffrance – non pas comme une simple conséquence… mais comme un rappel divin de ce qu’il a semé.

Et ça sera mérité! Mais très souvent les imams sont de mauvais conseils à ce niveau:

“c’est ton parent ferme les yeux et subit!”

C’est encore pire de recevoir ce genre de conseils dans des cas d’incestes!

Nos erreurs individuelles portent préjudice aux personnes qui nous sont proches, ceux que nous avons dans nos cœurs, car Allah nous châtie par ce qui nous tient le plus à cœur : nos enfants.

Avoir un enfant, c’est signer un contrat avec Allah.

Il vous confie une créature en échange de bien se comporter avec elle.

Et ce contrat n’est pas un passe-droit : c’est un engagement solennel, avec des clauses de douceur, de justice, d’éducation et d’amour.

Celui qui a failli… répondra de ses actes.

Vers une parentalité responsable et aimante

Oui cet article est assez difficile car il remet la réalité face à nos responsabilités de parents.

Mais nous n’allons pas vous laisser comme ça…

Après avoir pris conscience de la gravité des responsabilités parentales, la question est simple : comment je peux rattraper ça?

Comment devenir un parent qui éveille, élève et apaise, plutôt qu’un parent qui détruit sans même s’en rendre compte ?

La réponse tient en trois mots : douceur, lucidité, engagement.

  • Revenir à la douceur prophétique

Le Prophète ﷺ a été l’homme le plus occupé, le plus éprouvé, le plus sollicité… et pourtant, il a su prendre dans ses bras, jouer, rire, embrasser, écouter des enfants.

Ce n’est pas un détail. C’est un modèle.

« Allah est Doux et Il aime la douceur. Il accorde pour la douceur ce qu’il n’accorde pas pour la violence. » – (Muslim 2593)

Exemple :
Un enfant casse un objet précieux hérité de votre mère. Le réflexe impulsif serait de crier, punir, frapper.
Mais le parent lucide choisira de maîtriser son émotion, de s’isoler quand la pulsion de frapper arrive, de parler après s’être calmé, de corriger sans humilier, lui expliquer qu’il faut faire attention car vous tenez à cet objet, que maintenant il est cassé mais il faut le réparer et retenir la leçon.

👉 C’est ainsi que l’enfant apprend. Par le comportement que l’on incarne, pas par la peur qu’on impose. L’objet cassé peut se transformer en atelier ludique de réparation.

L’enfant va apprendre à reconnaitre ses erreurs, apprendre à réparer et apprendre à se responsabiliser.

Ca fera un adulte indulgent face aux erreurs de son entourage, et fera un enfant doux envers ses parents bihidni Lah.

  • Regarder son enfant comme une âme, pas comme un projet

Trop de parents veulent produire un enfant modèle. Mais un enfant n’est pas un dossier à remplir. C’est une âme avec ses besoins, ses émotions, ses rythmes, ses luttes.

L’enfant ne vient pas au monde pour exister à travers nous, mais pour devenir lui-même, avec notre soutien.

Exemple :
Une mère rêve d’un fils hafidh Quran, pieux, rigoureux. Mais le garçon est sensible, créatif, lent à apprendre. Elle s’impatiente, le critique, le force, se met en colère.
Résultat : il associe la religion à l’échec et à la honte.

👉 Elle a projeté son propre désir, au lieu d’accompagner le cœur de son enfant.
Et surtout elle a oubliée de se rappeler que c’est Allah qui guide les êtres, pas elle. Et si Allah le veut il sera.

  • Travailler sur soi avant de corriger l’enfant

Un enfant “difficile” est souvent le reflet d’un déséquilibre chez le parent.
Avant de parler de “désobéissance”, il faut se demander :
– Est-ce que je suis disponible émotionnellement ?
– Est-ce que je sais m’excuser quand j’ai tort ?
– Est-ce que je prie pour lui avec sincérité ?

L’éducation commence par la réforme de soi. Sinon, on enseigne avec nos blessures, pas avec notre sagesse.

Très souvent en thérapie, quand un parent nous expose que son enfant est désobéissant, ingrat, insultant et fais des bêtises, nous convoquons les parents pour leur faire une thérapie à eux avant tout! La clé se trouve la, très souvent en réformant les parents, l’enfant revient naturellement vers un état de sérénité.

On vous le dit, un parent qui demande pardon à son enfant pour telle ou telle situation, l’enfant redevient tout de suite doux et à l’écoute. Il se sent entendu, compris et toute la colère qui se trouvait en lui disparait.

Astuce :

Très souvent la colère est provoquée par votre qarin (diable qui vous accompagne) qui va chez votre enfant pour vous faire craquer.

Le but ? traumatiser votre enfant par vos agissements.

Comment vous pouvez le savoir?

  • il vous dit des paroles très blessantes que vous avez probablement entendu de vos parents rabaissants (un enfant ne peut pas être au courant de cela, votre diable lui souffle les paroles qui vous mettrons le plus en colère)

  • il fait des bêtises qui dépasse la normalité

  • il cherche a ce que vous voyez bien la bêtise qu’il fait pour vous provoquer

  • le regard est noir et pas habituel

La c’est votre qarin qui est chez votre enfant et votre erreur est de s’en prendre à l’enfant en pensant que c’est lui.

Ce qu’il faut faire:

  • ne surtout pas réagir à chaud car le diable cherche à vous provoquer par tous les moyens

  • dites vous que c’est votre propre diable que vous avez devant vous

  • si vous vous maitrisez, votre enfant va chercher à faire pire, même vous frapper! Isolez-vous, l’état de crise ne dure que 15-20min environ.

  • une fois la crise passée, car vous vous êtes maintenu, parlez à votre enfant et demandez lui pourquoi ce comportement? Vous verrez, il vous répondra il sait pas pourquoi il a fait ça ou il vous dira directement que le diable lui a dit. Apprenez lui les invocations quand il sent que ça arrive.

  • Apprenez à détecter les signes de ce genre de crise car un enfant fait des bêtises en apprenant c’est normal, mais quand ça sort de la normalité ça vient de vous.

A long terme, votre diable n’ira plus chez votre enfant car il verra ça fonctionne plus, ça ne vous met plus en colère et au contraire vous chérissez votre enfant.

Il tentera par un autre moyen mais au moins ça préserve vos enfants.

  • La parentalité comme chemin vers Allah

Être parent, c’est un jihad quotidien. Fatigue, doute, culpabilité, remises en question… mais aussi opportunité immense de gagner l’agrément d’Allah.
À chaque moment où vous retenez un mot dur, où vous choisissez l’écoute, où vous priez pour lui la nuit… vous semez des bonnes graines dans l’invisible.

Et peut-être qu’un jour, c’est votre enfant qui priera pour vous… avec les larmes que vous avez un jour versées pour lui.

Conclusion : Éduquer, c’est se préparer à rendre des comptes

La parentalité n’est pas une médaille. C’est une mission sacrée.

Un dépôt d’Allah qui exige de nous plus que des efforts : il exige de la conscience, de la justice, et beaucoup d’humilité.

Et c’est exactement en ça que l’on dit que le lien de parenté est sacré, de part les sacrifices qu’un parent doit faire pour son enfant, il est demandé que l’enfant prenne soin de son parent, en retour.

C’est plus logique dans ce sens vous ne trouvez pas?

Mais un enfant mal aimé, mal compris ou maltraité portera les cicatrices de notre inconscience, parfois pour toute sa vie.

Et nous, en tant que parents, nous rendrons des comptes, pas sur ce que nous avons exigé… mais sur ce que nous avons transmis.

Le respect ne se commande pas : il se mérite.
L’amour ne se décrète pas : il se construit.
L’autorité ne se brandit pas : elle s’incarne.

Et maintenant ?

Chaque parent peut changer. Se remettre en question n’est pas un aveu d’échec, c’est le début d’un vrai rôle éducatif.

Arrêter d’être dur avec vos enfants, ils ne méritent pas cela, ce sont les créatures d’Allah.

Ce sont Ses créatures, ne l’oubliez pas!

Offrir un foyer où il fait bon vivre, où l’on s’écoute, où l’on se parle, où l’on prie… c’est possible, même si le passé fut maladroit.

Demandez leur pardon, et réparez ce que vous avez fait. Et soyez patients.

Si l’envie vous prend de les maltraiter, isolez-vous et ne succombez pas à la colère qui est démoniaque dans le but de les traumatiser.

Il n’est jamais trop tard pour faire preuve de douceur, pour guérir ensemble.

Nous pouvons vous aider à vous en sortir, réservez un créneau de thérapie

Et n’oublions pas…

« Celui qui a un enfant, qu’il devienne lui aussi un enfant en sa présence. » – Imam Ali (qu’Allah l’agrée)

Vous voulez savoir à quel moment vous avez réussi votre rôle de parent?

C’est quand votre enfant se hâte de rentrer à la maison… pour vous retrouver….

Fraternellement,
Votre soeur S.W.



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Les 5 étapes pour une thérapie efficace